Quitter les logiciels libres pour revenir aux logiciels propriétaires
partie 2

Dans cette seconde partie, nous brosserons un tableau méthodologique du passage au propriétaire

(Retour à la première partie)

1) Mettre un antivirus sur votre linux

Beaucoup d’éditeurs proposent une version Linux de leurs logiciels antivirus. Si la totalité des virus et vers s’avèrent incapable de se développer sous Linux, les antivirus peuvent mobiliser les ressources CPU et mémoires autant que sous Windows. Choisissez le plus lourd et si quelqu’un objecte que ça ne sert à rien sous linux, dites que votre entreprise sera immunisée lorsque le premier virus efficace sous linux sortira.

2) Exiger Acrobat Reader

Beaucoup de geeks préfèrent des lecteurs PDF alternatifs. Ils sont trop rapides et n’exigent pas de patienter devant un splashscreen ( une fenêtre affichant les 12745 brevets et un peu de pub). Ils ne disposent pas non plus du petit bouton rose pour les publicités obligatoires. Là encore, si quelqu’un émet une réticence, rappelez que l’original est toujours préférable qu’une copie au devenir incertain...

3) convaincre du gain individuel

Pour arriver à vos fins, il faut convaincre les utilisateurs qu’ils y gagneront immédiatement quelque chose. En matière d’OS, c’et très facile : rappelez-leur que leur PC a déjà 3 ans et qu’il ne peut pas supporter l’OS propriétaire. Il faudra forcément leur acheter un PC tout neuf et très puissant.

4) du format DOC en interne et du works en externe

On ne rappellera jamais suffisamment les bienfaits des formats propriétaires.

Par exemple, en rendant le format doc obligatoire, le DRH aura toutes les chances de trouver dans les zones cachées l’auteur des ces tracts syndicaux qui l’importunent. La place occupée par le stockage va doubler ce qui nécessitera enfin l’achat de ce SAN dont on vous avait refusé l’achat.

Pour le SAV, rien ne vaut une réponse envoyée par messagerie avec une pièce jointe au format works. Cela devrait diminuer d’environ 30% les litiges et les demandes au bout de quelques mois puisque votre interlocuteur ne saura pas ouvrir votre réponse. Et voilà quelques salariés à déployer ailleurs. Là encore, DRH et DAF applaudiront

5) du format propriétaire partout

Vous avez probablement déjà été confronté au logo créé par votre service de communication qui a été détourné par un syndicat, un ancien salarié ou un public mécontent ? Rendez- leur la tache plus difficile : les formats fermés ont cet avantage qu’il faut exactement le même logiciel et la même version pour les modifications. Photoshop et Autocad, Silverlight et Flash sont donc vos amis. Ils y regarderont à deu fois avant d’acheter un logiciel à plusieurs centaines d’euros pour piller vos oeuvres.

6) Rappelez aux décideurs les petits à-côtés

C’est certain ils ont oublié que pour chaque nouveau déploiement, il faut dialoguer avec le commercial, négocier, signer et tout ça se passe au resto (attention, si votre DAF est obnubilé par sa ligne, n’en parlez-pas ! Rappelez-lui plutôt qu’on obtient des clefs usb, des stylos et des porte-documents).

Conclusion

Voilà ! Tout est prêt pour vous revenir vers ce monde sirupeux du logiciel propriétaire où vous n’aurez plus de choix difficile, où les demandes d’évolution n’existeront plus et ou votre responsabilité ne pourra plus être mise en défaut. Ce monde où votre seule action de responsable informatique consistera à décrocher le téléphone pour demander un correctif à l’éditeur, où la question "quand renouveler/remplacer" ne se pose plus : c’est tous les 4 ans sinon tout s’écroule.